Les changements liés à l’entrée dans l’adolescence suscitent souvent une inquiétude chez les parents et l’adolescent lui-même. Bien sûr la redoutée crise de l’adolescence n’est pas si grave en réalité et dans la plupart des cas passe, sinon inaperçue, du moins sans difficultés majeures. D’ailleurs, l’absence totale de tout signe de crise ne mérite pas moins d’attention que ses manifestations violentes et devrait questionner sur ses raisons car ce calme apparent peut signifier une trop forte résistance aux changements de la part de l’ado.

Les problèmes psychologiques à l’adolescence sont très souvent liés à l’identification de soi, autrement dit à la réponse à la question « Qui suis-je ? ». D’ailleurs, les difficultés peuvent apparaitre à différents niveaux de l’organisation psychique, y compris ceux constitués aux étapes les plus précoces du développement qui pourraient paraitre avoir perdu depuis longtemps leur actualité. Par exemple, les sensations corporelles liées au sentiment d’existence, qui sont l’une des toutes premières acquisitions psychiques d’un nourrisson, peuvent subir des changements importants, voire dramatiques, au moment de la transition pubertaire. Ce sentiment de devenir « différent » pousse à réaménager les relations de l’adolescent avec sa famille, ses amis, à l’école, à réorienter ses intérêts et à changer ses idéaux. Considérés auparavant comme tout-puissants, les plus forts et les plus intelligents, les parents se trouvent détrônés par un copain plus âgé de deux années, ou par une amie virtuelle sur Facebook.

Le plus souvent la demande d’aide psychologique émane des parents, surtout lorsqu’il s’agit d’une consultation en privé. L’adolescent lui-même a la possibilité de demander une aide dans des centres spécialisés du secteur public, par téléphone ou sur des plateformes spécialisées. Dans tous les cas, le travail psychothérapeutique avec un adolescent ne peut être envisagé sans son accord et sa participation active. Les relations du psychologue avec les parents se limitent à un retour minimal et une intégration plus ample des parents dans la thérapie, dans les cas où elle s’avère nécessaire, n’est possible qu’avec l’accord de l’adolescent.

Les rencontres individuelles sont une forme classique mais pas forcement unique de prise en charge thérapeutique de l’adolescent. Des groupes thérapeutiques, qui permettent à l’adolescent de changer sa façon de se percevoir et de résoudre ses difficultés de communication en s’appuyant sur une relation positive avec ses pairs, peuvent être de grande utilité à cet âge.