L’accessibilité des tests psychologiques sur Internet les rend de plus en plus populaires. Effectivement, qui n’a pas rencontré sur le Net des bannières publicitaires proposant de calculer votre QI en quelques minutes ou encore des exclamations de fierté ou d’étonnement de vos «friends » de Facebook qui ont découvert leur âme japonaise ou encore que dans le monde d’Harry Potter ils deviendraient Albus Dumbledore. L’intérêt pour ces questionnaires bien simples et, hélas, dépourvus de toute véracité reflète l’aspiration éternelle de l’homme à se connaître soi-même.
Contrairement aux tests amateurs, les tests psychologiques professionnels ne peuvent pas être auto-administrés. Bien plus, la passation correcte des tests et surtout l’interprétation intelligente de leurs résultats ne peuvent être assurées que par un psychologue ayant reçu une formation spécialisée. Sinon, les tests non seulement ne seront d’aucune utilité mais ils risquent même de devenir source d’un traumatisme psychique, surtout s’il s’agit d’un enfant. Il m’est arrivé de rencontrer des situations où les résultats surévalués d’un test d’intelligence mal réalisé suscitaient des attentes exagérées chez les parents et chez l’enfant l’anxiété, la peur de l’échec, la baisse de l’estime de soi.
On peut diviser tous les tests en deux grands groupes. Les premiers, dont font partie les tests de QI, sont destinés à l’évaluation de la composante intellectuelle et instrumentale du psychisme. Leur principe consiste à comparer les fonctions qui composent l’intelligence d’un individu (telles que la pensée verbale, les capacités visuo-spatiales, la mémoire à court terme, la vitesse de traitement des données, la compréhension des situations sociales, etc) avec une norme statistiquement établie. Pour les enfants ces normes statistiques sont définies pour des groupes d’âge différents. Si initialement ces tests ont été crées principalement pour répondre au besoin de détecter les retards du développement chez les enfants, par la suite leur utilisation a été considérablement élargie, en particulier pour diagnostiquer des troubles spécifiques ou encore pour détecter une précocité du développement. En outre, plusieurs écoles demandent les résultats d’un test de QI à l’inscription. Ces tests n’évaluent pas les connaissances de l’enfant, mais ses capacités de perception, d’analyse et d’élaboration de différents types de données. Il est donc inutile de préparer votre enfant aux tests et ses résultats ne sont pas à confondre avec un brevet ou un bac. Il est important de noter que les résultats des tests ne reflètent pas toujours la réussite scolaire de l’enfant. S’il est rare qu’un bon élève ne réussisse pas bien les tests, un enfant qui éprouve des difficultés à l’école obtient souvent des résultats normaux, voire supérieurs, aux tests.
La passation d’un test d’intelligence dure entre une heure et demie et deux heures et demie. Les épreuves exigent de l’enfant un effort mental et une concentration soutenue. Il est donc déconseillé de passer le test après une journée de travail scolaire. Il vaut mieux le prévoir dans la matinée, après une bonne nuit de sommeil et un petit déjeuner copieux, et penser à un déjeuner bien calorique après, car le travail mental creuse l’estomac autant qu’un intense effort physique !
Il est préférable que les tests pour les enfants bilingues soient passés par un psychologue qui maîtrise les mêmes langues. Cela permet à l’enfant d’utiliser la langue dans laquelle il est le plus à l’aise dans telle ou telle situation et au psychologue de ne rien perdre des réponses de l’enfant.
Le test de QI peut être administré seul ou complété par des tests du deuxième grand groupe, les tests de personnalité. Dans ce cas il s’agit d’un bilan psychologique complet. Ce bilan est recommandé si l’enfant manifeste des troubles psychologiques avérés et durables, tels que problèmes des apprentissages scolaires, troubles du comportement, fortes angoisses ou phobies… Une série de méthodes spécialisées et une analyse approfondie des résultats des tests permettent de déterminer les causes et de comprendre la nature des symptômes observés, ce qui est indispensable pour trouver les solutions.
Le bilan psychologique complet s’effectue en trois étapes. Avant la passation des tests avec l’enfant je rencontre les parents seuls pour mieux connaître l’histoire de l’enfant, ses difficultés et les raisons de la demande du bilan. Cette rencontre dure entre une heure et demie et deux heures. La passation des tests va durer deux séances de deux heures à deux heures et demie chacune. Il est possible de réaliser les deux séances en une journée avec une pause d’au moins une heure et demie entre les deux séances. Une nouvelle rencontre avec les parents et l’enfant sera organisée un peu plus tard, le temps nécessaire pour analyser les résultats des tests et rédiger un compte-rendu écrit.